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L'épopée de mes bisaïeuls en Argentine
Dans ma jeunesse, alors que j'étais âgé de 6 à 7 ans, je me souviens qu'une ou deux fois par an, nous allions avec mes parents, passer quelques jours de vacances chez ma grand-mère paternelle à Claira. Dans ce village nous rendions visite à mes oncles Antonin et Victor ainsi qu'à ma marraine Françoise, laquelle habitait à Rivesaltes avec sa famille. De ces visites il m'était resté en tête des histoires fabuleuses d'Argentine racontées par mon aïeule le soir à la veillée, devant l'âtre garni de pieds de vigne qui crépitaient gaiement. Il y était question de voyages, d'immenses plaines, de bétail, de culture de blé... et d'un mot qui avait attiré mon attention "bombilla" dont je n'avais pas saisi le sens. Plus tard, alors que ma grand-mère était décédée, je me rendais chez mon oncle Antonin où durant plusieurs années je participais aux vendanges. Là, étant plus curieux, je me faisais raconter cet épisode de leur vie en Argentine et je n'ai jamais pensé à lui poser de questions sur cette "bombilla". Puis ce fut le temps du service militaire suivi de la vie active qui m'a plus ou moins éloigné de mes racines.
En 1994, alors que je venais de prendre ma retraite, je me suis lancé dans la généalogie et j'ai fait des recherches pour découvrir les tenants et les aboutissants de l'exil temporaire de mes bisaïeuls. Entre-temps, mes parents, mes oncles et ma tante étaient hélas décédés, j'ai donc contacté mes cousins et cousines mais de ce côté-là point de salut, car ils ne s'étaient pas intéressés à cet épisode de la vie de nos ancêtres. Puis, je me suis souvenu d'une cousine au deuxième degré dont les parents étaient commerçants à Claira, Marcelle Gaudin épouse Pellicer, professeure d'histoire en retraite et auteure de plusieurs livres sur Claira et la Salanque. Dans les années 1970, elle a effectué un voyage en Argentine où elle a rencontré plusieurs de nos lointains cousins. C'est à cette époque-là qu'elle a photographié à Buenos-Aires les maisons où résidaient alors nos ancêtres.(Voir ces vues à la rubrique: Photos). Au cours d'entretiens que nous avons eus à Claira, j'ai pu compléter mes informations et lors d'une de ses narrations sur la tradition du maté, la "bombilla" est ressortie de mon plus profond souvenir d'enfant et là enfin, j'ai pu faire le lien entre cet objet et les récits de ma grand-mère.
Voici l'histoire de mes bisaïeuls.
Les raisons d'un départ non programmé ou l'effet papillon.
Tout commence en 1863 à Pujault dans la région de Roquemaure (Gard) où les vignes dépérissent puis meurent victimes d'une maladie inconnue. Monsieur Delorme vétérinaire de son état et régisseur d'un domaine viticole est le premier à signaler les faits.
En l'absence de traitement adapté, la maladie progresse très vite et en 1868 elle s'étend de Tarascon à la Méditerranée. Devant ce qui commence à devenir une véritable catastrophe, la Société Centrale d'Agriculture crée le 6 juillet 1868 une commission d'enquête. Elle est composée de:
- Gaston Bazille, ancien avocat, agronome de renom à Lattes.
- Jules Emile Planchon directeur de l'Ecole Supérieure de Pharmacie à Montpellier.
- Félix Sahut, horticulteur et Président de la Société d'Horticulture de l'Hérault.
Les trois délégués se déplacent à Saint Martin de Craux (Bouches-du-Rhône) où ils étudient des souches malades, ils y découvrent un insecte, un puceron de couleur jaunâtre fixé aux racines et suçant la sève. En y regardant plus attentivement ce sont des milliers de pucerons que l'on aperçoit à divers stades de développement. Tous les contrôles effectués sur les ceps malades donnent les mêmes résultats.
Ce puceron est définitivement identifié par le docteur Signoret entomologiste parisien comme étant un phylloxera. Celui de la vigne est appelé "Phylloxera vastatrix".
La maladie progresse très vite et dès 1869 les premières vignes de l'Hérault sont atteintes, on la repère au domaine de Coulandre sur la commune de Saint Gély du Fesc.
Pendant que les vignes de Provence et du Languedoc sont dévastées, le phylloxera fait également d'énormes ravages dans la région de Bordeaux.
Après diverses études il a été établi que le phylloxera de la vigne est un insecte originaire d' Amérique du Nord. On comprenait maintenant pourquoi les deux foyers primitifs d'infection se situaient près de Bordeaux et près du Rhône. Les transports se faisant par bateau, c'est à proximité des ports que l'importation de plants américains avait été la plus massive.(Cf. L'invasion du vignoble par le phylloxera par J. Paul Legros)
En fait le seul traitement efficace pour lutter contre cette maladie consistait à greffer la vigne française sur des pieds américains en sélectionnant des espèces aux racines insensibles à l'insecte.
Bien entendu, après les départements du Gard, de l'Hérault et de l'Aude, le Roussillon est également infesté.
Dans un petit village des Corbières, plus précisément à Opoul, où la majorité des habitants vit de la vigne, mes bisaïeuls exploitants viticoles, sont victimes comme tant d'autres de cette situation qui se transforme vite en grave crise économique. Malgré les subventions allouées par l'Etat la situation ne s'améliore guère, seuls les propriétaires les plus fortunés peuvent replanter leurs vignes sur des plants américains. Tous les autres viticulteurs sont dans le dénuement le plus complet.
L'expansion Argentine
L'indépendance et la construction de l'Argentine moderne à partir de 1810 a entraîné une profonde modification de son économie. La mise en valeur d'immenses territoires pris aux amérindiens a exigé une abondante main d'œuvre et il a donc fallu provoquer une immigration.
A partir de 1850, le gouvernement argentin fut le promoteur d'une politique de colonisation et en 1862 il a mis en place un système d'immigration en Europe qui a entraîné un afflux important de migrants venus surtout d'Italie et d'Espagne. Entre 1862 et 1920 les services de l'immigration ont enregistré l'arrivée de 220 000 français dont 120 000 devaient ensuite retourner en France. Comparée aux 4 000 000 d'immigrants, tous pays confondus, la colonie française n'était somme toute, pas très importante.
Dès 1888, l'Etat argentin établit en France des agences d'émigration dans les ports d'embarquement ainsi qu'à Paris. Pour ce qui concerne le Roussillon, il existe deux représentants à Perpignan:
- M. A. Bombes, 26 rue de la Ferraille, représentant l'agence Lefèvre, dont le siège se trouve 189 rue de Bercy à Paris.
- M. E.J. Calvel, agent d'assurance, 7 Av. de la Gare, représentant l'agence Durel, dont le siège social se trouve à Le Havre.
Le prix du transport oscille de 260 à 300 francs en fonction de la classe choisie. Le paiement de ces trajets s'adapte à la situation économique du passager. Il existe différents cas de figure qui vont de l'hypothèque des biens à une obligation de travail à l'arrivée en faveur de l'armateur ou de l'agent. Les plus démunis bénéficient d'un passeport d'indigent délivré gratuitement par les services de la Préfecture. Pour attirer les candidats certaines agences d'émigration utilisaient parfois des publicités trompeuses voire mensongères, l'escroquerie était telle que les pouvoirs publics durent faire des mises au point.(1)
Profitant des aides accordées aux plus pauvres, plusieurs familles du Roussillon touchées par cette récession économique, décident de tenter l'aventure.
Le départ
Le 1er janvier 1889, les familles Désirée et Etienne Montgaillard, Rose et Louis Cadène, Pierre (mon futur grand oncle) et Françoise Désirée dite "Amédine" Cavaillé (ma future grand-mère paternelle), et Ayma de Claira (66); Thérèse et Gaudérique Malpas, de Saint-Laurent-de-la-Salanque (66), prennent le train à Salses (66) pour rejoindre le port de Bordeaux (33), où ils embarquent avec d'autres migrants basques, béarnais et aveyronnais sur le vapeur Montévideo. Ils débarquent à Buenos Aires le 28 janvier 1889.
Le 19 mars 1889, mes arrière-grands-parents Joseph Antonin Espinet âgé de 39 ans, Magdeleine, Marguerite Sourious son épouse âgée également de 39 ans et de leurs deux enfants Antonin (mon grand-père) 19 ans et Madeleine 13 ans et les familles Serres, Jean, Michel et Jean-Pierre, partent d'Opoul-Périllos pour rejoindre le port de Bordeaux. Ils embarquent pour Buenos Aires, à bord du vapeur Portena (2) en provenance du Havre (76).Après les péripéties d'un voyage plutôt pénible en raison des conditions médiocres d'hébergement et de la mauvaise qualité de la nourriture, ils arrivent à destination le 7 avril 1889 après avoir fait escale à Vigo, Lisbonne, Rio de Janeiro et Montévidéo.
A Buenos Aires, ils sont logés à " l'hôtel de los Immigrantes" situé quartier de "La Boca"(3) à proximité du port. Ces cantonnements ont été construits en 1857 par le gouvernement argentin.
Le périple argentin
Le principal centre de regroupement des catalans semble se trouver à Chivilcoy, c'est là que mes arrière-grands-parents se lient d'amitié avec les familles originaires de Claira.Pour subvenir à leurs besoins, les hommes, les femmes et les adolescents les plus robustes effectuent des travaux agricoles dans les "chacras", nom local pour désigner les grandes exploitations agricoles et gagnent assez bien leur vie. Ils se déplacent ainsi vers le sud-ouest, au gré des travaux à effectuer passant par Chivilcoy, Bragado, Nueve de Julio (1899), Péhuajo, Trenque Lauquen (1903) et Pellégrini.(4)
En 1886, Jean Etienne Xavier ESPINET de Villeneuve de la Rivière émigre en Argentine à bord du vapeur "Orénoque" de la Compagnie des Messageries Maritimes. Il s'est marié en 1888 à San Pédro, Buenos Aires (Argentine) avec Juana Célina PURGUE.En 1896, d'autres familles de Claira dont les Bouille et Serres émigrent également en Argentine.
- Armand Bouille, marié 2 enfants, fait souche en Argentine où il décède en 1910 à Ramallo.- Jean Bouille dit "Jean de la Canya", 35 ans, célibataire, est revenu en France entre les deux guerres.
- Jacques Serres, marié un enfant, est également resté en Argentine où il est décédé en 1930 à Chivilcoy.Un descendant de la famille Serres est venu voir ses lointains cousins de Claira et Rivesaltes en 1952 dont mes cousins Robert et Roger et ma cousine Yvette, tous de Rivesaltes.
En 1894:- Françoise Espinet, née le 26/12/1896 à Buenos Aires (Argentine), mariée à Claira (66) avec Robert Sourious, décédée à Rivesaltes (66), le 30 juillet 1983. Trois enfants: Robert, Yvette et Roger Sourious.
- Thérèse Espinet, née en 1898 à Buenos Aires décédée en 1911 à Buenos Aires.
- Antonin Espinet, né le 03/08/1899 à Nueve de Julio (Argentine), décédé à Perpignan (66), le 25 mars 1986 inhumé à Claira, marié à Elne le 7 mars 1931 avec Marie Thérèse Molins, née le 1 mai 1901 à Saint-Nazaire (66). Sans descendance.
- Victor Espinet, né le 23/11/1903 à Trenque Lauquen (Argentine), marié à Claira (66) avec Louise Cadène, décédé et inhumé à Claira le 14 février 1981. Un enfant Amédée Espinet, décédé à ce jour, marié vers 1955 à Rivesaltes avec Marguerite MARC dont Maryse née en Août 1957 à Claira; remarié le 21 février 1961 à Perpignan avec Jacqueline RIBELL dont Henri Louis né le 19 avril 1966 à Perpignan et Françoise née le 25 septembre 1970 à Perpignan.
- Pierre Espinet (mon père), né le 18/11/1911 à Buenos Aires (Argentine), marié avec Yvonne Radonde, à Perpignan (66), décédé à Ria (66) le 27 septembre 1972. Deux enfants Francis et Christian Espinet.
Alors qu'ils sont à Pellégrini mon arrière-grand-père revient un jour avec une excellente nouvelle, il a négocié la location de 3750 Ha de terrain auprès d'un riche propriétaire argentin. Ces terres sont situées à la limite de la province de La Pampa, en un lieu appelé "Capciyuyo" nom local de la plante cachiyuyo (voir la légende de cet arbuste sur le site), elles sont louées sous le régime de l'arriendo (métayage). Les familles les partagent en parcelles égales de 625 hectares chacune. Ces terrains étant en friches ils doivent construire leurs maisons et dépendances. Les bâtiments, en rez de chaussée, sont faits de bois et de torchis, les murs sont ensuite blanchis à la chaux.
Là, ils produisent des céréales et font un peu d'élevage, les semences et les machines agricoles sont fournies par un consortium qui rachète ensuite toute la récolte. L'avantage de cette formule réside dans le fait que pendant toute l'année ils achètent les marchandises dont ils ont besoin dans les comptoirs du groupement et ne payent qu'au moment de la récolte. L'équilibre des comptes est effectué à ce moment-là.
Après quelques années de dur labeur mes arrière-grands-parents, à la tête de quelques économies, décident de revenir à Buenos Aires où ils achètent une boucherie située 11 Calle Cabot. Quelques mois après ils connurent une véritable réussite en devenant également négociants en vin. A cette époque-là, le vin de consommation courante étant de très mauvaise qualité, mon bisaïeul, fort de ses connaissances de vigneron, met au point un procédé pour améliorer cette piquette. Ce vin, ainsi transformé, connaît un grand succès, il le vend sous la marque "El vino de la Lingera".
A la suite de cette réussite commerciale mes arrière-grands-parents font venir leurs enfants à Buenos Aires.
Mes aïeux s'installent à Las Casas n° 2577 dans une grande maison où ils louent des chambres. Ce genre de bâtiment appelé "conventillos" possède un long couloir central qui dessert les chambres situées de part et d'autre. En bout de couloir se trouve un patio et les appartements du propriétaire. Une anecdote à ce sujet, un matin vers 6 heures, une escouade de policiers défonce la porte d'entrée et procède à l'arrestation d'un des locataires qui était recherché depuis plusieurs années. Il s'ensuit quelques ennuis avec la justice mais, tout rentre assez vite dans l'ordre, car il est prouvé que mes grands-parents ignoraient le passé délictuel de cette personne.
La sœur de mon grand-père et son mari Pierre Cavaillé, résident Calle Liniers n° 1829, ils se lancent dans la fabrication de cigares et connaissent également une belle réussite.
Le retour en France
En 1912, la nostalgie du pays aidant, mes arrière-grands-parents, alors âgés de 62 ans, mes grands-parents âgés respectivement de 42 et 36 ans et leurs enfants Françoise 16 ans, Antonin 13 ans, Victor 9 ans et Pierre 1 an, ainsi que plusieurs familles de colons, reviennent en France à bord du paquebot "El Pampa"(5), ils débarquent au port de Marseille.
Mes bisaïeux retournent dans leur village natal de Opoul-Périllos (66) où ils vivent de leurs rentes. Mes grands-parents et leurs enfants s'installent à Claira (66) où ils achètent une maison et plusieurs vignes, pérennisant ainsi la tradition familiale du métier de viticulteur.
Deux enfants de Désirée et Etienne Montgaillard : Etienne qui s'est marié avec Rose Haring fille de fermier d'origine scandinave et Stéphanie qui a épousé Jean Ayma (mes petits-cousins) sont restés en Argentine dans la région de Pellégrini et Santa Rosa où leur descendance atteint aujourd'hui plus de 150 personnes.
Le rituel du Maté
Au retour d'Amérique ma grand-mère paternelle et mes grand-tantes ont maintenu une tradition argentine, celle du maté. Elles se réunissaient tous les après-midi vers 17 heures, tantôt chez l'une tantôt chez l'autre, pour boire leur infusion de maté.
Le maté, sorte de houx propre à l'Amérique du Sud est un arbuste de la famille des aquifoliacées à feuilles persistantes qui, une fois séchées , donnent une boisson appelée "thé du Paraguay" ou "thé des Jésuites" (ainsi dénommé car ces religieux ont été les premiers à pratiquer la culture de cette plante au Paraguay). L'infusion de maté est analogue au thé, c'est une boisson stimulante et diurétique.
La préparation du maté est tout un art, il faut un récipient, en bois ou en métal, nommé "calebasse" sans doute en raison de sa forme et une "bombilla" qui est un tube de bois ou métal qui sert de paille, l'extrémité que l'on trempe dans la calebasse est munie d'un filtre (sorte de petite passoire ronde) qui empêche d'aspirer des débris de feuilles.
Voilà, le rituel peut commencer: remplir la calebasse aux trois-quarts de "yerba maté", mettre la bombilla sur les feuilles et verser tout doucement de l'eau chaude. Attention, ne pas mettre de l'eau bouillante sous peine de brûler les feuilles de maté, l'eau doit être aux environs de 80°. Laisser infuser et le maté est prêt à être dégusté. Pour améliorer le goût on peut y ajouter du jus de citron, du lait ou de la verveine comme le faisait ma grand-mère.
C'est maintenant que la convivialité de ce rituel commence. La calebasse passe de main en main et la bombilla de bouche en bouche ( cela ressemble à la coutume indienne du calumet de la paix...). On boit tour à tour en rajoutant de l'eau chaude si besoin est. Et voilà comment en été, rassemblées sur le pas de porte et en hiver, autour de l'âtre animé par un joli feu de bois, elles racontaient, à qui voulait bien l'entendre, les aléas et les péripéties de cette équipée argentine qui fut une véritable épopée.
Epilogue
Au cours de mes recherches j' ai fait une découverte peu banale. Le village d'origine de mes aïeux, Opoul-Périllos, est dominé par les ruines d'un château médiéval appelé "Salvaterra", en Argentine mes grands parents avaient un péon qui se louait de ferme en ferme au gré des travaux à effectuer, il s'appelait, je vous le donne en mille, he oui!.. vous avez trouvé "Salvaterra", drôle de coïncidence! non!
Un très grand merci à ma petite cousine Marcelle Pellicer, historienne et auteure de plusieurs livres sur Claira et les villages de la Salanque, qui m'a raconté cette belle aventure que je ne connaissais qu'imparfaitement.
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Nota: Pour voir des vidéos d'archives de l'émigration argentine aller sur Youtube.com et entrer dans recherche: "La Gran inmigracion Argentina".
(1)- Mise au point de la Préfecture des Pyrénées-Orientales à l'attention des candidats à l'émigration.(Voir document au menu: Photos.)
Le 9 juillet 1896 il est racheté par la Compagnie Française des Câbles Téléphoniques ( CFCT) qui le transforme en navire-câblier et le rebaptise "Contre Amiral Caubet". De 1910 à fin 1913, il est maintenu à quai pour servir d'entrepôt.(Cf:Histoire Maritime des Chargeurs Réunis et de leurs filiales françaises)
NB: Le Contre Amiral Caubet est né le 1 février 1828 à Perpignan et est décédé en 1912.
(3)- Le quartier de La Boca: Ce quartier se trouve à l'endroit précis de la fondation de Buenos Aires par Pédro de Mendoza sur l'embouchure du Riachuelo qui y rejoint le Rio de la Plata. Fortement marqué par l'arrivée de nombreux immigrants, principalement originaires de Gênes et de Naples en Italie, le quartier de La Boca a gardé son atmosphère populaire d'antan.
(4)- Carte d'Argentine: Périple effectué en Argentine par mes bisaïeuls et leurs enfants.(Voir carte au menu: Photos).
(5)- Le Pampa : La construction de ce paquebot est lancée en août 1906 aux chantiers London et Glasgow de Gowan. Caractéristiques: long de 140 mètres et large de 14,40 mètres, le Pampa avait 2 hélices lui permettant de naviguer à 16 nœuds, il jaugeait 3,021 tonneaux. Dernier cri du confort moderne, la cabine de luxe et les 27 cabines de 1ère classe sont reliées à l'office par téléphone.
Il est la propriété de la S.G.T.M. (Société Générale des Transports Maritimes). Il est mis au départ de Marseille le 15 novembre 1906 sous les ordres du Commandant Ravel. Il assure la ligne transatlantique Marseille - Buenos-Aires avec des escales à Dakar (Sénégal), Bahia (Brésil), Rio de Janeiro (Brésil) et Montivideo (Uruguya). De juin 1912 au 5 septembre 1912 à la suite d'un conflit entre les officiers de bord et la Direction de la Compagnie Maritime, le Pampa et 17 autres vapeurs sont immobilisés à quai, certains pourront appareiller durant cette période, avec le concours des marins d'Etat.
Le 18 décembre 1916, le paquebot est réquisitionné pour effectuer les transports de l'armée d'Orient. Le 24 août 1917, alors qu'il navigue en convoi avec le "Parena" et le "Medie", escortés de 3 torpilleurs, ils subissent une attaque du sous-marin allemand UC74; le "Paréna" est torpillé et les naufragés sont recueillis par le Pampa, il les débarque à Salonique.
Le 1er octobre 1917, le Pampa repasse sous le contrôle de la marine marchande et le 1er avril 1918 il reprend sa ligne vers l'Amérique du Sud.
Le 27 août 1918, alors qu'il navigue en convoi avec cinq autres vapeurs escortés par quatre destroyers, il est torpillé par le sous-marin allemand UC22 de l'OL. Eberhard Weichoid, à 84 miles à l'est de La Valette (Malte), il y a 117 victimes.
Les plans de ce paquebot peuvent être consultés au Service Historique de la Marine à Vincennes sous référence: sous série 8 DD1: 2322. (Cf: SGTM d'Alain Croce)
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